Réduction des émissions de CO2: méthodologie du Palmarès de l’Eco-Mobilité ECOMOB©

Catégories :
CO2, Transports
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La mobilité urbaine vue des utilisateurs

La mobilité urbaine constitue un enjeu pour presque tous les Français. Elle est souvent subie, comme dans le cadre des trajets domicile-travail, parfois aussi choisie pour les loisirs et les activités autour du foyer, mais très rarement appréciée comme un moment positif, de plaisir ou de détente ! Pour les citoyens, la mobilité urbaine est avant tout une contrainte, de plus en plus coûteuse avec le renchérissement du prix de l’énergie et les contraintes à venir sur les véhicules et consommatrice d’un temps dont on préfèrerait profiter autrement. En moyenne, la mobilité représente plus d’une heure par jour dans la vie des Français. Une opportunité pour les associer à l’objectif de réduire les émissions de CO2 associés à la mobilité urbaine.

déplacements et CO2

La mobilité urbaine

La mobilité urbaine, un challenge pour les collectivités

Au-delà de ces ressentis individuels, la mobilité constitue aussi un formidable challenge pour la société et ceux qui l’administrent, un challenge d’organisation des transports et des déplacements, un challenge économique avec des investissements de plus en plus lourds et enfin un challenge environnemental. Les nuisances associées à la mobilité urbaine sont multiples, et avec des risques et des conséquences dans la durée : nuisances sonores, qualité de l’air et son impact sur la santé, sécurité et accidents liés à la mobilité, pertes de temps et d’efficacité et émissions de gaz à effet de serre.

ECOMOB© a été fondée avec la conviction que la mobilité indispensable au développement humain car elle permet le travail, l’accès aux soins, aux interactions humaines et aux loisirs et que nous pouvons la rendre plus durable et agréable pour tous. Nous pensons que la technologie et en particulier la technologie digitale peut permettre de simplifier l’usage de la mobilité mais aussi de mieux la piloter de faire les bons choix, en fonction des contextes et des objectifs collectifs et individuels. Mais la notion de bon choix nous a semblé devoir être objectivée et nous avons décidé, après plus de 4 ans de travaux sur ce thème, de commencer par mesurer un sujet certes de long terme mais certainement le plus grave pour l’humanité si nous ne commençons pas à y apporter des solutions dès aujourd’hui : la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et en particulier de CO2, liées à la mobilité urbaine.

palmares ecomobilite
La réduction des émissions de CO2 associée à la mobilité urbaine.

L’Index ECOMOB© d’éco-mobilité et le Palmarès des territoires

Pour apporter une mesure concrète, objective et actionnable permettant de réduire les émissions de CO2 associées à la mobilité dans un territoire, ECOMOB© a défini et met à jour en permanence un indice composite de l’éco mobilité d’un territoire – constitué autour de 5 dimensions clés : mesure, actions à horizon 3 – 5 ans, mobilisation des citoyens, congestion et émissions de CO2 par habitant. Les équipes ECOMOB réévaluent en permanence ces critères ; ceci permet de réactualiser un « palmarès » en continu et valoriser les territoires les plus actifs sur ce sujet.

Palmarès de la mobilité ECOMOB © pour réduire les émissions de CO2 associées à la mobilité urbaine

Comment réduire les émissions de CO2 ? Commencer par les mesurer !

En étudiant plus précisément cette question, il apparaît que l’évaluation des émissions est aujourd’hui très peu granulaire ce qui est incompatible avec le niveau d’impact attendu des actions de réduction menées qui est souvent inférieur à 1%. Les émissions de CO2 associées à la mobilité représentent en effet entre 20 et 50% des émissions de GES d’une ville ou métropole, soit un poids considérable, mais les évaluations réalisées dans le cadre des obligatoires PCAET (Plan Climat-Air-Energie Territorial) sont en général réalisées lors du diagnostic initial sans suivi régulier ensuite. Quand les progrès accessibles sont de l’ordre de 1 à 3% par an, cette mesure bi ou tri annuelle est totalement insuffisante pour les piloter. C’est pour cela que nous avons développé un bilan carbone dynamique mensuel de la mobilité et que le sujet de la mesure nous paraît essentiel pour évaluer la pertinence du pilotage de l’éco-mobilité d’un territoire. La mesure précise des émissions de GES associées à la mobilité constitue donc le premier critère de l’indice Eco-Mobilité ECOMOB.

Comment réduire les émissions urbaines de CO2 associées à la mobilité ? La précision des plans d’actions

Nous avons analysé les PCAET des principales agglomérations et métropoles en France. Ces documents incluent un bilan initial fouillé, les ambitions des territoires et les actions pour les atteindre – pour chacun des grands domaines qu’ils recouvrent. Au sujet de la mobilité, nous nous sommes attachés à identifier les actions dont les impacts sont quantifiés et cohérents avec le niveau d’ambition fixée. Si les niveaux d’ambition en 2030 et 2050 sont presque toujours cohérents avec le Pacte pour le Climat et la Loi Orientation des Mobilités (LOM), la grande diversité des actions retenues, leur priorisation et l’absence de quantification des impacts attendus, interpellent et questionnent sur le réalisme de l’atteinte des ambitions. Nous retenons donc comme second critère de notre indice Eco-mobilité la qualité de la formalisation du plan d’actions de réduction des émissions de CO2 associées à la mobilité. Au-delà d’actions symboliques ou spectaculaires qui peuvent revêtir d’autres objectifs politiques et de mobilisation, nous portons notre attention en particulier sur les actions à horizon 2 – 5 ans ; au-delà de cet horizon, de nouvelles technologies seront accessibles et permettront de revoir les plans d’actions en bénéficiant des progrès techniques et de leur démocratisation.

Plan Climat Air Energie Territorial: réduire les émissions de CO2

Comment réduire les émissions urbaines de CO2 associées à la mobilité ? Mobiliser les citoyens

Compte tenu du niveau nécessaire de réduction des émissions de CO2, l’implication des citoyens est bien sûr déterminante – à titre d’exemple, la transformation de la motorisation des transports publics dans une ville de taille moyenne vers des solutions moins polluantes permet de gagner moins de 3% des émissions avec des investissements associés de plusieurs millions d’euros, le même gain peut être réalisé si chaque habitant modifie son comportement 4 ou 5 jours par an ! On réalise ainsi l’impact potentiel à court terme d’une animation proactive de la mobilité, chiffre à l’appui et en tirant parti du digital en tant que vecteur de mobilisation et de bonnes pratiques. C’est le troisième critère de l’indice Eco-Mobilité ECOMOB : quelle prise en compte dans les PCAET de la qualité de l’animation et de l’engagement des citoyens.

transition écologique

Mobiliser les citoyens dans la transition écologique et la réduction des émissions de CO2 associées à la mobilité

Pourquoi la congestion urbaine est un facteur clé des émissions de CO2 en ville ?

Les embouteillages et le trafic routier constatés dans un territoire constituent des éléments prépondérants de l’écomobilité, en termes d’efficience bien sur mais également pour les émissions de CO2 et toutes les autres natures de nuisances, sonores et de qualité de l’air. Différents opérateurs mettent à disposition une évaluation digitalisée annuelle des performances des villes sur ce sujet et une comparaison objective entre elles. Ils s’appuient en particulier sur l’analyse des traces GPS des véhicules. En complément, ECOMOB développe une mesure plus précise et calibrée du trafic routier ainsi que des algorithmes d’aide à la réduction des embouteillages structurels des territoires. La fluidité du trafic routier, le niveau d’embouteillages observé et son évolution sont donc un indicateur avancé que nous retenons comme quatrième critère de l’indice ECOMOB.

Des émissions de CO2 par habitant variant d’un facteur 10 entre les territoires.

En fonction des villes, les niveaux d’émissions par habitant fluctuent de moins de 0,8 TeqCO2 par habitant et par an à plus de 7 TeqCO2: un facteur de presque 10 entre les meilleures agglomérations et les moins performantes en France en 2022… Ce constat est en soi une source d’optimisme car certains réussissent déjà aujourd’hui et la transposition de certaines actions menées sur ces territoires peut apporter des résultats significatifs dans les autres. N’ayant pas encore déployé le bilan carbone ECOMOB dans tous les territoires, nous utilisons les données publiques fournies par les agglomérations et métropoles dans les documentations comme les PCAET ou diagnostics accessibles sur internet. Ce critère d’émissions de CO2 par habitant est un élément essentiel de l’indice et du classement ECOMOB. Il est réévalué au fur à mesure de la disponibilité ou de l’amélioration de la fiabilité de cette information.

L’Indice Eco-mobilité ECOMOB est donc fondé sur une évaluation objective de la qualité et de la fréquence de la mesure des émissions de GES du territoire, la pertinence des actions engagées pour atteindre les ambitions affichées de réduction de ces émissions, la mobilisation des citoyens et les résultats constatés tant sur le trafic routier que sur les émissions associées aux déplacements en TeqCO2 par habitant. La pondération de ces familles de critères (20% par critère environ) permet aux territoires engagés de progresser et faire la différence grâce à la qualité du pilotage et des actions engagées, même si les résultats peuvent être un peu plus lent à constater. En effet, une cible ambitieuse et réaliste de réduction d’émissions de CO2 envisageable est d’environ 3% par an, chaque année, pendant les 30 prochaines années… L’éco-mobilité est donc un sujet qui se pilote et se met en œuvre avec constance, dans la durée.

Nos équipes d’ingénieurs mobilité ECOMOB se tiennent à la disposition des territoires pour les aider à comprendre leur classement national mais surtout pour les assister afin de progresser sur ce sujet absolument essentiel si nous souhaitons respecter les accords de Paris et le pacte pour le climat. Nous souhaitons que cet index et ce classement national agissent à la fois comme une émulation des agglomérations et métropoles et permettent l’échange de bonnes pratiques entre les acteurs.

Emulation et coopération comme principaux moteurs d’une mobilité plus durable, préservant l’environnement, voilà un défi exaltant pour toutes les agglomérations et métropoles. Défi qui permettra à nos villes de ne pas limiter l’immense bénéfice pour le développement humain que représente la mobilité mais sans ce que cela ne se fasse au détriment de la préservation de notre planète et du climat.

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